La notion d’inconfort thermique est majoritairement utilisée pour décrire les situations de sous-chauffe ou surchauffe en hiver, conduisant à l’incommodité des habitants. Mais l’inconfort thermique peut également être éprouvé en période estivale, en particulier lors des pics de chaleur comme nous en avons connu ces dernières années.
Le confort d’été a été défini dans la RT 2005, qui dispose que la température intérieure conventionnelle atteinte doit être inférieure à la température de référence, appelée température intérieure conventionnelle (TIC). Cette température de référence dépend de la zone géographique et est au minimum de 26°C. La préservation d’une température décente dépend de la conception du bâtiment, mais aussi de sa gestion, sur laquelle il est possible d’agir avant même d’entreprendre des travaux de rénovation. Avant d'agir, il est important de bien mesurer la température intérieure dans les logements et d'en conserver l'historique et c'est très facile d'effectuer ce suivi à distance grâce à des sondes de température connectées.
Les bâtiments dont les parois ont une forte résistance thermique sont les plus à même à rester frais lors de pics de chaleur. Ce paramètre a une influence de 2 à 4°C. De même, les planchers lourds permettent de limiter la montée en température du bâtiment, influençant la température intérieure de 1 à 3°C.
L’orientation et la taille des surfaces vitrées joue également un rôle majeur dans les variations thermiques d’un bâtiment. Elles constituent en effet en été un vecteur de transfert de chaleur passif majeur - et, à l’inverse, en hiver, une des principales sources de perte de chaleur. D’après des modélisations thermiques de bâtiments, il faut ainsi que le rapport entre la surface vitrée et la surface totale habitable se situe entre 16 et 18%. La RT 2012 avait introduit, en son article 20, que ce rapport devait être au minimum de 17% pour favoriser l’éclairage naturel, ce qui, s’il est trop élevé, peut en réalité mener à de l’inconfort, voire à une nécessité de chauffer davantage en hiver.
Ainsi, la maîtrise du rayonnement solaire via une occultation extérieure efficace permet de limiter la surchauffe liée aux surfaces vitrées ; mais il faut toutefois veiller à ce que cette protection rende possible une ventilation nocturne d’au moins 3 vol./h.
Enertech signale par ailleurs que dans les nouveaux bâtiments à faible déperdition, la température s’élève rapidement avec peu d’énergie “infiltrée”. Cette énergie infiltrée est principalement issue du rayonnement solaire, des occupants et des appareils électroménagers. Il faut ainsi dans ce cas limiter la consommation d’énergie pour réduire la chaleur excédentaire.
Le confort d’été s’améliore avant tout lorsqu’un mécanisme efficace de ventilation est mis en place, notamment la nuit. L’évacuation nocturne de la chaleur a une influence de 2 à 5°C sur la température intérieure. Par ailleurs, les appareils électroménagers contribuent à un réchauffement allant jusqu’à 5°C. La mise en veille de ces appareils et la ventilation sont ainsi des facteurs de refroidissement essentiels.
Ces solutions de rafraichissement sont à distinguer de la climatisation, qui met en oeuvre des modes de refroidissement actifs, très énergivores et sources de réchauffement de l’air extérieur. Par ailleurs, de même qu’en hiver la température intérieure ne doit pas excéder 19°C, en été, la température des bâtiments climatisés ne doit pas, au vu des dispositions de l’article R 131-29 du code de la construction et de l’habitation, être inférieure à 26°C, conformément à la TIC.
Toutefois, des propositions émergent pour les futures réglementations thermiques et environnementales, en particulier la RE 2020, sur la redéfinition de la méthode de calcul de cette température de référence.
La TIC n’est en effet pas une réelle température intérieure de confort puisqu’elle se focalise sur les cinq jours les plus chauds de l’année. Ainsi, certains préconisent d’utiliser plutôt la durée d’inconfort d’été statistique (DIES), plus représentative de la réalité à plusieurs égards, notamment en ce qu’elle tient compte de plus de paramètres comme l’hygrométrie. Le taux d’humidité est effectivement une composante importante de la notion de confort, en été comme en hiver. Par ailleurs, la DIES prend en compte les conditions climatiques des journées précédentes, ce qui permet de proposer un niveau de confort relatif et donc plus proche de ce qui est effectivement ressenti par les habitants.