Guide du chauffage collectif

En France, environ 29% des immeubles résidentiels sont équipés d’un chauffage collectif. Les premiers systèmes de chauffage collectif sont apparus à Paris dans les années 1870 et se sont progressivement répandus à travers toute la France. 

Le chauffage collectif : une chaufferie unique pour tout l’immeuble

Le chauffage collectif s’oppose au chauffage individuel. Dans le premier cas, il y a une seule chaufferie qui alimente en chaleur tous les appartements d’un immeuble ou d’une résidence ; dans le second cas, chaque appartement possède son propre système de chauffage (en général des convecteurs électriques ou une chaudière au gaz). 

Dans les immeubles équipés de chauffage collectif, on retrouve donc une chaufferie qui peut être alimentée par le gaz, le fioul, le bois ou bien même l’électricité. Dans ce dernier cas, c’est en général une pompe à chaleur qui est installée dans l’immeuble. La chaufferie peut se trouver soit au sous-sol de l’immeuble, soit sur le toit dans certains cas. 

Le système de chauffage produit de l’eau chaude qui est transporté à travers le bâtiment par un circuit hydraulique qui va alimenter les radiateurs dans les appartements pour les chauffer pendant l’hiver. Dans les immeubles équipés de chaufferies collectives, la production d’eau chaude (ECS) est elle aussi souvent centralisée mais ce n’est pas toujours le cas. On peut avoir une chaufferie collective qui gère le chauffage et des ballons d’eau chaude dans chaque appartement. 

Améliorer les réglages c’est générer rapidement des économies d’énergie importante

La chaufferie est une machine complexe qui n’est efficace que si elle est bien réglée. En plus de tous les réglages liés à l’optimisation du cycle de combustion, il y a en général sur les chaufferies un régulateur qui permet de définir ce qu’on appelle la loi d’eau. La loi d’eau c’est la règle qui définit la température de sortie de l’eau de la chaufferie en fonction de la température extérieure. Pour bien fonctionner, les régulateurs sont associés à une sonde extérieure de température : c’est le petit boîtier gris raccordé à un fil que l’on voit parfois accroché au mur des immeubles dans la rue à hauteur d’homme. 

En réglant la loi d’eau, on définit directement la température de chauffage, la présence d’un réduit de nuit et l’évolution de la température intérieure dans l’immeuble en fonction de la température extérieure. On choisit par exemple la température de non chauffage (TNC), c'est-à-dire la température extérieure à partir de laquelle le chauffage ne chauffe plus. 

Aujourd’hui, plus de la moitié des immeubles de France équipés de chauffage collectif sont chauffés à plus de 22°C de moyenne. Sachant que 1°C de chauffage se traduit en moyenne par 7% d’économies, il y a donc un gisement d’économie important lié à la température de chauffe. De la même manière, peut d’immeuble sont équipés de véritables réduit de nuit car ils sont difficiles à régler. Cependant la mise en place de sondes d’ambiance connectées sur les réseaux LoRa et Sigfox par exemple permet de suivre à distance la température et de l’analyser pour identifier automatiquement ces problèmes de réglage. 

Faire des travaux pour améliorer la performance énergétique d’un immeuble au chauffage collectif

L’analyse des données de température intérieure des immeubles, montre que plus de 30% d’entre eux sont mal équilibrés. Dans ces immeubles, la température entre le logement le plus chaud et le logement le plus froid est supérieure à 2°C. Cette différence importante de température oblige à régler la chaudière plus chaud pour satisfaire les occupants de l’appartement le plus froid. La dépense énergétique est ainsi plus élevée à l’échelle de l’immeuble. 

Les travaux d’équilibrage sont réalisés par des professionnels qui vont régler les organes d’équilibrage, des vannes qui permettent de mieux gérer le flux dans les tuyaux. 

Pour mieux régler les réduits de nuit, il est utile d’installer un optimiseur de relance. C’est un automate qui va analyser la température d’ambiance de l’immeuble pour ajuster en continu la loi de chauffe et s’assurer que l’immeuble est bien réglé à la température de consigne voulue. 

Comme pour tout immeuble, on peut évidemment réduire la facture énergétique du chauffage en réalisant des travaux d’isolation par l’extérieur ou par l’intérieur.

Les différents paramètres d’un contrat de chauffage collectif : température, modèle de tarification et date d’allumage

En France, il existe une température réglementaire de chauffage qui est de 19°C. La température de chauffage est fixée dans le contrat qui est signé avec l’exploitant chauffagiste. La présence d’un réduit de nuit y est aussi précisée avec sa température. Dans la majorité des cas, la température choisie est de l’ordre de 20°C ce qui permet un bon confort pour tous les habitants. 

Il existe différents modèles de tarification en fonction de ce que réalise le chauffagiste. Les types de contrat sont notés P1, P2, P3 et définissent le périmètre d’action de votre chauffagiste.

Dans le cas du contrat P1, le chauffagiste fournit l’énergie, c’est donc lui qui vend le gaz. Le contrat P1 est parfois assorti d’une clause d’intéressement permettant d’aligner les intérêts sur la réduction de la facture énergétique. 

Le contrat P2 c’est le contrat le plus commun et le plus simple, dans ce contrat l’exploitant s’assure simplement de la bonne conduite de la chaufferie et de quelques petites réparations qu’il refacture. 

Le contrat P3, c’est le contrat de garantie totale de l’installation, un genre de contrat d’assurance qui couvre toutes les dépenses de réparation qui pourraient advenir sur la chaufferie. 

La date d’allumage et d’extinction est en général évoquée dans le contrat mais elle est décidée chaque année en fonction des conditions météorologiques du mois de septembre pour l’allumage et du mois d’avril / mai pour l’extinction. Le suivi de la température intérieure dans les immeubles et l’analyse de ces données permet de rendre plus objective le choix de cette date d’allumage et d’extinction. 

Le chauffage collectif : un enjeu important pour l’indépendance énergétique

Plus de 25% de la consommation de gaz de la France est utilisée pour chauffer les bâtiments résidentiels. Mieux maîtriser les réglages des systèmes de chauffage collectif dans l’habitat est donc un enjeu majeur pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter la dépendance de la France aux importations d’énergie fossile. Dans les bâtiments équipés de chauffage collectif, les actions à mettre en œuvre pour réaliser des économies d’énergie sont partagées entre l’exploitant qui a la main sur les réglages de la chaufferie commune et les habitants qui peuvent réguler les systèmes de chauffage grâce aux robinets thermostatiques.