Dans le cadre d’un contrat de location d’un logement vide ou meublé, le DPE (diagnostic de performance énergétique) est l’un des deux diagnostics obligatoires qui doit être annexé au contrat de bail par le propriétaire-bailleur ou l’agence de location. Initialement obligatoire seulement pour la vente, il l’est désormais aussi pour la location. Mais à quoi sert-il ce DPE et surtout que mesure-t-il ? Nous donnerons quelques éléments de réponses dans cet article et nous verrons pourquoi il est important de vérifier la consommation énergétique d’un logement qu’on s’apprête à louer.
Le DPE est le diagnostic immobilier qu’on connait tous : il se présente sous la forme de deux échelles de notation allant de A à G où chaque niveau correspondant à une lettre est borné par deux valeurs. Tous les logements ont donc 2 notes :
La première note correspond à la consommation annuelle d’énergie du bien. Elle est mesurée en kWh/m² an (kilo watt heure par m² sur un an). On mesure donc la consommation de chauffage de l’habitation et la consommation d’eau chaude sanitaire et on divise par la surface du bien. Pour une consommation de moins de 50kWh par m² par an, la note attribuée sera un A. Pour plus de 450 kWh par m² par an, ce sera un G.
La deuxième note, elle, correspond à la quantité annuelle de CO2 produite par m² pour le chauffage de l’habitation et le chauffage de l’eau chaude, le tout divisé par sa surface. Cette note dépend donc de la quantité d’énergie consommée (et donc de la première note) mais aussi de la source d’énergie utilisée (électrique, fioul, bois, etc.) pour votre chauffage.
Le DPE renseigne in fine sur le degré d’isolation thermique du logement et permet d’estimer les charges pour le chauffage du logement.
En regardant simplement le DPE, un locataire peut donc savoir si son logement sera énergivore ou non. Des notes en F ou G doivent inciter à la prudence et en tout cas à la réflexion. Particulièrement dans le cas de locations où le chauffage n’est pas collectif et donc pas compris dans les charges.
Pourquoi ? Parce qu’un mauvais diagnostic de performance énergétique signifie des factures salées en hiver en termes de chauffage, et ce, qu’elle que soit la nature de celui-ci (électrique, fioul, gaz, etc.).
Dans les faits, cela se traduit souvent aussi par des chaleurs insupportables en été. Logique quand on parle d’isolation thermique.
Des notes, c’est bien joli, mais concrètement, en termes de dépenses, cela correspond à quoi ? Les données suivantes sont des estimations des frais de consommation annuels (chauffage et eau chaude donc) pour un logement de 100 m² en fonction des notes obtenues au DPE.
On constate donc que les différences peuvent être colossales et qu’il ne s’agit pas de petites économies.
Comme précisé précédemment, fournir le DPE est une obligation légale. Idéalement, il doit figurer dans l’annonce. Dans les faits, il est souvent ajouté en annexe au contrat de location au moment de la signature du locataire. Si tel n’est pas le cas, il vous faut le demander au propriétaire ou, le cas échéant, à l’agence mandaté pour la gestion du bien.
La consommation moyenne des habitations en France est de 250 kWh/m²/an, soit une performance énergétique correspondant à la lettre E, selon une estimation de Seloger publiée en septembre 2019.
Parmi les villes les mieux classées, on trouve Toulon (classe C), Montpellier et Toulouse (classe D). Louer un appartement à Bordeaux et Marseille (classe D) semble une bonne affaire côté consommation énergétique, à l’inverse de Paris (classe E).
Pour conclure, il n’est pas inutile de rappeler qu’au-delà du porte-monnaie, la consommation énergétique est un enjeu majeur du développement durable et de la lutte contre le réchauffement climatique. Ce problème concerne tout le monde et il est grisant de penser que si tous les logements avaient des performances énergétiques comprises entre A et D, l’impact sur la planète à l’échelle d’un pays serait d’envergure.