En pleine crise énergétique et face à l’accélération de l’urgence climatique, l’Europe s’est fixé des objectifs drastiques pour réduire sa consommation énergétique. Si des efforts doivent être fournis par l’ensemble des secteurs professionnels ainsi que par les particuliers, certains ont davantage de chemin à parcourir que d’autres. Quelle est la consommation électrique par secteur d’activité en Europe ? Qui sont les consommateurs principaux ? Faisons le point.
L’Europe emploie trois grandes familles d’énergie :
Notons que l’Union européenne reste très dépendante des énergies d’origine fossile, qui couvre près des 70 % de ses besoins énergétiques. Même la production d’électricité destinée à la consommation finale a recours à ces ressources non renouvelables. La répartition de la consommation électrique par secteur d’activité est la suivante :
Attention : Il faut noter que ces chiffres concernent l’électricité finale et non l’énergie primaire. Ceci explique une répartition très différente des gaz à effet de serre (GES). Ainsi, le secteur des transports est responsable à lui seul de 25,8 % des émissions de GES. La production industrielle d’électricité, quant à elle, représente 24 %. La consommation des ménages, commerces et institutions atteint 14 %, etc.
En France, la hausse de la consommation électrique de ce secteur d’activité a été constante et soutenue depuis le début des années 70. On constate cependant une meilleure maîtrise des postes traditionnels dans le secteur résidentiel, bien que les usages dits « spécifiques » restent en augmentation. Depuis 1990, sa consommation s’est stabilisée autour de 160 TWh (térawatt-heure). Le secteur tertiaire, quant à lui, affiche une consommation comprise entre 130 et 140 TWh. Toujours plus conscients de l’impact énergétique (et financier) de leurs habitudes de consommation, les ménages sont de plus en plus nombreux à adopter les écogestes, en limitant notamment le chauffage de leurs logements. Une étude réalisée par Homeys révèle ainsi que, cet hiver, la température constatée dans les appartements des Français était de 20,2°C en moyenne, contre 21,1°C l’année dernière.
La consommation électrique de ce secteur d’activité relevée en 2021 représentait 36 % de sa consommation énergétique totale de 312 TWh, soit environ 112 TWh. Le reste est réparti entre le gaz naturel (35 %), les produits pétroliers raffinés, la chaleur commercialisée et le charbon. Les industriels ont longtemps été réticents à l’idée d’investir dans des dispositifs visant à limiter leur consommation énergétique, car la rentabilité de tels efforts demeurait minimale. La prise de conscience environnementale couplée à la hausse des prix les pousse aujourd’hui à consommer autrement, mais pas forcément à revoir leur consommation à la baisse. L’objectif des pouvoirs publics : une réduction de 10 % de la consommation énergétique des industriels à court terme. L’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments aura son rôle à jouer.
La consommation électrique de ce secteur d’activité, comparée aux deux premiers, reste minimale, puisqu’elle atteignait environ 8 TWh en 2020. Cependant, il faut noter que son véritable impact se situe ailleurs. La consommation de pétrole du secteur des transports atteignait 402 TWh en 2020. Son électrification en masse devrait modifier cette tendance dans les années à venir. L’évolution de la part des énergies renouvelables est significative, puisque le recours à ces ressources était inexistant au début des années 90. Aujourd’hui, elle représente 31 TWh.
La consommation électrique de ce secteur d’activité est relativement stable, le pétrole représentant là aussi la part la plus importante, à 35 TWh en 2020. L’électricité représente environ 8 TWh de sa consommation totale, en baisse constante depuis le début des années 2000. Les énergies renouvelables et déchets représentent désormais 4 TWh, contre 1 TWh en 2004.